Infraviolet

30.09.2023

Editorial

Texte: Mathilde Mottet

« Femmes bras croisés, le pays perd pied » : c’est sous ce slogan qu’un demi-million de femmes ont fait grève le 14 juin 1991. 10 ans après l’introduction de l’article sur l’égalité dans la Consti- tution, nos mères ont fait grève pour la première fois pour exiger que cet article soit appliqué. Vingt ans plus tard, l’égalité n’était toujours pas devenue réalité : un demi-million de femmes, de personnes non-binaires, intersexes, trans et agenres ont alors fait grève le 14 juin 2019 aux côtés d’hommes solidaires. Et il y a un mois, nous avons encore une fois bloqué le pays aux côtés de 300’000 féministes fort·es, fier·ères et en colère.

Et nous continuerons à faire grève aussi longtemps que nous ne serons pas libres de l’oppression patriarcale. Nous, féministes et jeunes socialistes, voulons que les personnes trans reçoivent la visibilité et la protection qu’elles méritent, nous voulons que toutes les personnes sexisées puissent disposer librement de leur corps. Nous voulons bien plus que l’égalité avec les hommes au sein d’une économie capitaliste qui nous exploite : nous voulons que tout le monde puisse vivre une vie belle et épanouissante, libéré·es des chaînes de l’oppression patriarcale et raciste, libéré·es du joug de l’exploitation capitaliste.

Mais le chemin est encore long : nous, féministes, devons impé- rativement renforcer nos liens entre nous, nous soutenir et nous porter mutuellement. Parce que la révolution féministe ne pourra advenir que si nous luttons ensemble, nous devons également renforcer nos liens avec les autres organisations féministes. Nous, féministes, ne nous laisserons pas diviser par une droite qui invente des problèmes autour de l’écriture inclusive et qui attise la haine contre les personnes trans comme elle l’avait fait contre les personnes homosexuelles il y a 20 ans.

Et vous, hommes cis solidaires qui tiennent dans leurs mains cette édition féministe de l’Infrarouge, renommée Infraviolet en l’honneur du 14 juin, vous avez encore du travail à faire. On vous rappellera à l’ordre si vous nous coupez la parole, si vous ne res- pectez pas notre consentement, si vous trouvez que la libération des travailleurs est plus importante que celle des travailleuses sans voir que les travailleurs oppriment les travailleuses, si vous ne réfléchissez pas aux multiples façons dont vous perpétuez l’oppression patriarcale. Mais nous avons confiance en vous. Ensemble, nous ferons la révolution féministe !

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